La via ferrata est un moyen de locomotion extraordinaire pour explorer encore plus

Au Québec, les professionnels de la nature travaillent sans relâche à la facilité d’accès de ce territoire vertical, en traçant des itinéraires  uniques et sentiers remarquables. Parcours de via ferrata au choix, plutôt tranquilles à peine au-dessus du sommet des arbres ou inversement, à proximité de quasi bigwall surplombant le Fjord du Saguenay. Toujours sur une roche compacte parmi les plus anciennes de la planète, comme le Bouclier canadien en balcon sur le grand fleuve Saint-Laurent.

Ces «promenades» à 400 mètres de hauteur représentent des points de vue étonnants qui permettent d’observer la géomorphologie du lieu, sa flor,e, ses animaux sauvages. À mi-chemin entre la randonnée et l’escalade, ces via ferratsa permettent de se redécouvrir soi-même tout en restant en contact avec la roche, un peu comme une invitation à se connecter avec la terre et s’immerger dans la culture sauvage et l’histoire du Québec.

Ces grands espaces de nature immense et protégée, pays de forêts, rivières, grands lacs, représentent l’une des plus importantes réserves d’eau douce de la planète et fonctionnent comme un miroir surréaliste au-delà du réel dans ce panorama inattendu avec ses ponts suspendus, tyroliennes et descentes en rappel.

>> Les 8 plus beaux itinéraires de via ferrata au Québec

Concernant l’après via ferrata, notre retour d’expérience est précis, nous pouvons témoigner de la qualité d’hébergements insolites : chalets, cabanes au bord des rivières, de vraies cabanes en hauteur dans les arbres et pas sur pilotis, des bulles futuristes et aériennes pour passer la nuit sous les étoiles, sans oublier les tentes Huttopia et les Tipis.

 

Via Ferrata encadrées

Au Québec, toutes les via ferratsa sont encadrées par des guides professionnels. Du point de vue organisation et sécurité, c’est vraiment agréable de voyager léger. En effet, le forfait tout compris (matériel adapté sur place et un guide de via ferrata à disposition) fait gagner un temps inouï. Des petits groupes partent avec leur guide connaissant parfaitement les circuits et les manoeuvres de réchappe pour aider si nécessaire. L’accompagnement par un guide donne de la confiance, apporte un esprit d’équipe et permet d’oser explorer encore davantage. Le fait d’écouter des histoires locales incroyables que nos guides nous raconten, augmente notre connaissance de l’environnement. Nous ressentons chez ces guides, un véritable désir d’offrir du plaisir et une réussite la plus riche possible pour  chacun.

La sécurité est une affaire d’équipe
Dés la réservation, nous sommes bien avertis dans quoi nous allons nous embarquer. Pour participer, nous devons nous enregistrer et remplir un formulaire. Des guides expérimentés, certifiés et reliés entre eux par radio nous expliquent l’utilisation du matériel. Nous recevons les consignes de sécurité et nous nous dirigeons vers une pente-école pour une mini formation au déplacement en  verticalité.

Pour chaque via ferrata, un Plan de Mesures d’Urgence est validé quotidiennement. Tout est vérifié, le matériel individuel, mais aussi les installations, ça rassure.

Curiosité, rencontres, adaptation, découverte, accessibilité

Notre curiosité a été récompensée par de véritables rencontres. L’esprit pionnier des Québecois, avec cette écoute absolue de l’autre, toujours prêt à aider, n’est pas une légende. « C’est notre histoire, notre singularité » nous disent-ils tous. Un accueil naturel qui va bien au-delà du business, une saveur américaine avec une culture latine.

La via ferrata symbolise la liberté, comme une sorte de voyage interactif : « tu es toi-même acteur, tu fais partie du spectacle » nous disait l’un de nos guides, ensuite devenu ami. Nous avons connu des moments de grande émotion avec des larmes aux yeux ou des débordements de joie, entre des personnes d’horizons totalement différents qui ne se connaissaient pas quelques minutes avant, mais qui venaient de réaliser ensemble un truc qu’ils croyaient inaccessible.

Certaines de ces via ferratas sont de véritables endroits de prédilection pour les familles avec enfants. Certaines sont ouvertes de nuit, les jours de pleine lune. D’autres ne ferment pas en hiver et permettent d’évoluer sur des parois glacées. Enfin quelques-unes sont construites en ligne continue, plus sécuritaire que jamais car le «via ferrateur» est toujours attaché du début à la fin avec un mousqueton acier solidaire du câble.

Ce fut aussi le prétexte pour parler à Claude Boivin dont la mission est de faire découvrir la vie autochtone d’hier à aujourd’hui. Rencontré sur son territoire Inu, il en profite pour nous donner son conseil du jour : «Laisse-toi imprégner par la nature, ce n’est pas à toi de découvrir la nature, laisse la nature te découvrir toi-même.» Effectivement, c’est en vivant l’expérience du mode de vie des Pekuakamiulnuatsh, que nous apprenons à nous adapter au milieu dans lequel nous évoluons.

Rencontre avec François-Guy Thivierge.

Propriétaire des Palissades de Charlevoix, de la via ferrata de vallée Bras du Nord et d’une salle d’escalade Roc Gyms, vainqueur des 7 sommets dont l’Everest et des deux pôles, conférencier, il se dit lui-même être un entrepreneur des hauteurs qui n’hésite pas depuis 1980, à partager la réalisation de ses rèves :

«Il y a 14 ans, il n’y avait pas de via ferrata au Québec, je me suis demandé pourquoi. Au Québec, nous n’avons pas une culture alpine  comme en France, même si cette culture nous fait rêver. Nous n’avons pas choisi le concept du guide de haute montagne traditionnel avec son client. On est allé vers des clientèles de groupe pour le plaisir et une pédagogie dont l’objectif est de rendre autonome un grand nombre de personnes dans les activités de découverte, mais aussi amener ces activités à émerger tout en préservant les éco-systèmes dans un cadre précis de conservation. Je suis fasciné par l’exploration de ce marché Québécois du tourisme de  nature.»

La journée idéale, pour François-Guy Thivierge, est de se retrouver à la montagne avec du fun. «Ce n’est pas la peine d’aller  à l’Everest» nous dit-il : «On ne peut pas toujours vivre au sommet. Il faut redescendre, être dans la vraie vie. Une journée avec des  gens comme vous, à partager mon travail, ma passion avec la montagne en toile de fond, vous recevoir et recevoir en même temps la variété de vos énergies, c’est pour moi la prise de conscience de vivre pleinement, c’est cela  l’idéal.»

«L’aventure demande de l’exigence, de la passion, des sourires, de l’expérience et un maximum de sécurité. Je vous propose une aventure  à votre niveau» nous confie-t-il. «Vous devez faire confiance à mon équipe» ajoute-t-il en riant. «C’est cela, le lâcher prise de l’employeur, mais je suis tout de même présent, je ne veux pas rester spectateur de l’accomplissement des autres dans les activités que je  propose.

La vigilance est la priorité numéro un pour un aventurier. C’est ensemble que nous élaborons des activités de bonne qualité et une bonne communication.»

Quelle immensité et de surcroît, protégée au mieux !

De retour, nous nous apercevons que nous n’avons encore rien vu de ce Québec nature, même en 15 jours de voyage intense à quelques heures de Montréal, à se lever tôt et se coucher tard. Une chose est certaine, nous allons revenir explorer cet énorme potentiel de découverte, même si nous restons en dessous du 49e parallèles.

D’ailleurs, nous sommes déjà en train de chercher le meilleur abonnement avec une compagnie aérienne. Et la prochaine fois, nous essayons le canyoning, le canoé, la voile et le vélo de descente… bien sur la spéléologie aussi. Et ça, ce n’est que l’été ! Nous n’avons pas encore abordé l’hiver !

Partager sur

Notre blogue