Développer la complicité avec son chien

Le parc régional de la rivière Gentilly, le parc régional des Grandes-Coulées et les Sentiers de L’escapade font partie des rares espaces naturels qui accueillent les chiens en laisse. Selon les observations de leurs gestionnaires, jusqu’à 30?% ou 40 % des visiteurs les fréquenteraient accompagnés de leur chien. Pour Marie-Claude Poirier, coordonnatrice plein air et tourisme à la Ville de Rigaud (Sentiers de L’escapade), il est évident que les marcheurs connaissent bien leur chien et sa façon d’agir dans un environnement familier. « Cependant, ils ne réalisent pas toujours qu’ils ont une bête entre les mains et qu’elle perd ses repères en territoire inconnu, même si elle est entraînée », ajoute-t-elle. Votre chien peut toujours réagir d’une manière inattendue face aux distractions qu’il va rencontrer sur un sentier (autres chiens, grands groupes, coureurs, cyclistes, animaux sauvages).

Sébastien Jubinville, agent de communication au parc régional de la rivière Gentilly, insiste sur la nécessité pour le maître de comprendre le langage de son chien. C’est d’ailleurs ce qui a incité le parc à organiser un atelier sur la marche en forêt avec une éducatrice canine. « Un chien est un chasseur naturel. Le passage furtif d’un tamia va aussitôt stimuler son instinct. Plus le chien se sentira lié à son maître et plus il comprendra que c’est gagnant pour lui de rester à ses côtés et de respecter la laisse », conseille Lucie Robertson.

« On aime partager les expériences que l’on vit avec notre chien. Quand on détache son chien, c’est qu’on pense qu’il sera plus heureux en étant libre. Mais son bonheur, c’est d’être avec son maître. » Steve Garneau, coordonnateur, parc régional des Grandes-Coulées

Renseignez-vous pour connaître les services en éducation canine disponibles dans votre région. Grâce à un accompagnement spécialisé, vous pourrez améliorer l’obéissance de votre chien et corriger ses défauts (agressivité, aboiement excessif, etc.). Pratiquer régulièrement les commandements à la maison et sur les sentiers aidera votre chien à avoir encore plus d’assurance dans les situations auxquelles il peut être exposé dans un environnement naturel.

Prévoir les essentiels pour le confort et la santé de son chien

« Je voulais que mon chien profite comme moi des bienfaits de la marche en forêt. » Marie-Claude Poirier, coordonnatrice plein air et tourisme à la Ville de Rigaud

Le sac de bât est spécialement conçu pour que votre chien transporte ses propres produits de première nécessité. Les chiens raffolent généralement de leur sac à dos, qu’ils associent au plaisir de randonner avec leur maître. Cependant, ils n’ont pas tous la même stature ni la même habileté physique et le port d’un sac de bât ne leur convient pas nécessairement. Votre vétérinaire peut vous aider à évaluer la capacité de votre compagnon et à choisir le sac approprié. Une fois que vous avez reçu le feu vert, habituez votre chien à porter son sac vide à la maison. Vous pourrez éventuellement l’entraîner à porter une charge de plus en plus lourde sans toutefois dépasser 25 % de son poids.

Fini les oublis!

Voici des essentiels à glisser dans le sac de bât de votre chien.

  • Trousse de premiers soins.
    Une bonne trousse doit contenir les fournitures de base dont vous aurez besoin si votre chien se blesse ou tombe malade. Ne pas oublier une pince en forme de pied-de-biche pour retirer les tiques, qui sont responsables de la transmission de la?maladie de Lyme. En cas de piqûre, enlevez la tique le plus rapidement possible pour éviter toute complication.
    Les tiques vivent dans les forêts, les boisés et les herbes hautes. Rester dans les sentiers en maintenant votre chien en laisse est une bonne façon d’empêcher qu’un de ces insectes s’accroche à lui.

 

  • Collation + eau à boire en quantité suffisante.
    De manière générale, votre chien peut s’abreuver dans les ruisseaux et les cours d’eau. En revanche, les trous et les mares contiennent de l’eau stagnante qui n’est pas bonne pour sa santé. Puisqu’on recommande de lui offrir à boire toutes les 15 ou 30 minutes, vaut mieux vous équiper d’un bol réutilisable. Un modèle pliable se logera encore plus facilement dans le sac. Prévoyez au moins un litre d’eau à boire à tous les 5 kilomètres, et davantage s’il fait chaud.
  • Sacs de ramassage.
    Les crottes de votre chien doivent être rapportées dans un sac et jetées à la poubelle, pas dans la nature. Vous pouvez facilement contrôler les mauvaises odeurs en jetant une poignée de litière agglomérante dans le sac. Il est de plus en plus facile de nos jours de trouver de la litière écologique faite de résidus végétaux ou ligneux en magasin.
    S’il est permis d’enterrer les excréments de votre chien, assurez-vous de maîtriser la technique du trou sanitaire et d’apporter une truelle. Une truelle de jardin fera l’affaire. Les magasins d’équipement de plein air offrent des modèles plus légers.

Se renseigner à l’avance pour randonner l’esprit tranquille

« Nous offrons l’accès aux milieux naturels, les randonneurs doivent comprendre la nécessité de les préserver. » Steve Garneau

Tel que l’explique Sébastien Jubinville, des règles peuvent limiter l’accès dans nos parcs pour « donner un petit répit à la nature ». C’est d’ailleurs le cas dans le secteur de la Grande tourbière de Villeroy (parc régional des Grandes-Coulées), dont l’écosystème exceptionnel doit être fermé aux chiens à des fins de protection. Ailleurs, une zone peut être interdite pour permettre à la flore de se régénérer, ou encore pour éviter de perturber une aire de reproduction ou l’habitat vital d’une espèce animale.

Connaître à l’avance les restrictions en vigueur vous évitera de vous cogner le nez à un panneau d’interdiction de passage. Vous éliminerez ainsi le désagrément de rebrousser chemin ou d’augmenter le kilométrage de votre randonnée au-delà de la capacité physique de votre chien pour faire un détour. Vous n’entraînerez pas non plus votre chien dans une aventure risquée si vous vous informez des fermetures périodiques de sentiers en raison du redoux hivernal, du dégel printanier, de la crue des eaux ou de la période de la chasse.

Le site web et les pages des réseaux sociaux d’un parc demeurent vos sources d’information les plus fiables. Toutefois, les visiteurs semblent très peu les consulter, malgré tous les efforts des gestionnaires pour bien les informer. « Ça nous oblige à répéter continuellement la même information à l’accueil », déplore Sébastien Jubinville. La vidéo Les animaux! est justement un très bon exemple de l’information de qualité que les visiteurs devraient prendre l’habitude de consulter.

Respecter la vie sauvage

Les chiens ont souvent l’habitude de fouiner dans l’herbe, de gratter le sol et de creuser des trous. Garder votre chien en laisse en tout temps vous permettra de mieux le contrôler pour éviter qu’il dérange la faune, détruise des habitats ou écrase la végétation.

Renseignez-vous sur le comportement à adopter en présence d’animaux sauvages pour éviter les conflits potentiels. Si des ours sont présents dans le secteur, assurez-vous de savoir exactement comment agir pour ne pas mettre votre chien ni vous-même en danger.

Prévoir un plan B en
période de grande affluence

Privilégier les périodes de moins grande affluence est une bonne habitude à prendre. Vous pouvez en effet contribuer à réduire la pression sur les sentiers, les aires de pique-nique, les sommets et les autres points de vue en évitant les moments les plus populaires. Si vous constatez que les marcheurs et les chiens se retrouvent en trop grand nombre sur un site, mettez-vous en route pour votre destination de rechange.

Choisir son itinéraire pour être
capable de garder son chien en laisse

Assurez-vous d’emprunter des sentiers qui ne comprennent pas de passages escarpés ou techniques. Dans les sentiers boueux, restez au milieu du sentier pour ne pas l’élargir. Raccourcissez la laisse de votre chien afin de faciliter vos manœuvres.

Rapporter ou enterrer les déchets canins

Vous n’êtes pas prêt à rapporter les déchets de votre chien? Laisser des petits sacs de déjections canines à l’abandon dans la nature est totalement inacceptable. Qu’ils soient posés sur le bord d’un sentier ou dissimulés au fond des bois, leur contenu est autant explosif. Enterrez les crottes de votre chien dans un trou sanitaire afin d’activer le pouvoir de biodégradation des microorganismes qui sont à l’oeuvre dans le sol organique des forêts. Les autres humains, les chiens et les animaux sauvages seront ainsi protégés des risques d’une exposition aux virus et aux bactéries. Vous préserverez les sources d’eau de la contamination par les agents pathogènes qui autrement seraient entraînés par les eaux de pluie, la fonte des neiges ou la crue des eaux.

Mais attention, il faut pratiquer le trou sanitaire dans les règles de l’art. Éloignez-vous à 60 mètres de toute source d’eau naturelle et du sentier pour repérer un emplacement convenable. Creusez un trou de 15 à 20 cm de profondeur. Après y avoir déposé les crottes, remblayez le trou avec les déblais de terre et camouflez-le à l’aide de débris de matières organiques (bouts de bois, feuilles mortes, aiguilles de pin…) que vous trouverez tout autour.

Renseignez-vous auprès des sept principes Sans trace pour en savoir plus.

Se référer à la
réglementation en cas de doute

Partout au Québec, les propriétaires de chiens sont tenus par règlement de maintenir leur chien en laisse dans les lieux publics. En tout temps, le chien doit être sous le contrôle d’une personne capable de le maîtriser. La laisse doit mesurer 1,85 m ou moins. Si votre chien pèse 20 kg et plus, il doit aussi porter un licou ou un harnais. Une municipalité peut décider d’imposer des normes encore plus strictes sur son territoire. Des amendes sont prévues en cas de manquement. Il est donc primordial de s’informer avant de s’engager sur un sentier avec son chien. 

Terminons sur les mots de Marie-Claude Poirier qui résument bien l’attitude qui est attendue de tout bon maître d’un chien en plein air?: « Les marcheurs ne sont pas seuls dans les bois avec leur chien. Nous espérons qu’ils se rappellent qu’ils forment une communauté. » Bonne randonnée!

Danielle Landry voit dans l’engouement pour la nature et l’aventure l’occasion de prendre soin du réseau grandissant des parcs régionaux du Québec. Danielle a fondé De ville en forêt dans le but de rehausser le savoir-faire et la fierté des Québécoises et Québécois pour la pratique d’un plein air responsable et durable. De ville en forêt est partenaire de Sans trace Canada et du Leave No Trace Center for Outdoor Ethics, et membre de Tourisme durable Québec 

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