Voici nos suggestions de bonnes pratiques sur les cours d'eau :

1- Comprendre le territoire avant de partir

« C’est un privilège pour les humains d’avoir accès à des espaces naturels, puisqu’ils n’ont pas été créés pour eux », déclare Annie Morrisseau, directrice générale adjointe du Parc de la Rivière-des-Mille-Îles. Ce parc est le plus grand espace faunique de la région métropolitaine de Montréal. Ses espaces naturels constituent des habitats pour 92 espèces en péril. On peut explorer les marais, les berges et les îles du parc en louant différents types d’embarcations. « On s’attend à ce que les gens comprennent le territoire et qu’ils soient conscients que chacun de leurs gestes compte pour préserver la biodiversité de la faune et de la flore », ajoute-t-elle. Éco-Nature est l’organisme gestionnaire du parc. Son équipe ne ménage aucun effort pour partager ses connaissances et aider les visiteurs à fréquenter les lieux en tenant compte des conséquences de leurs décisions.

Chaque destination a ses particularités. Par exemple, pour ne pas nourrir la faune à votre insu, devrez-vous prévoir un sac et une corde pour suspendre convenablement votre nourriture à une branche d’arbre? Ou plutôt apporter un baril à l’épreuve des ours et des ravageurs? L’organisme gestionnaire du parc que vous visiterez est le mieux placé pour vous renseigner sur les comportements à adopter et le matériel à prévoir pour des excursions sur son territoire. Avant de quitter la maison pour votre prochaine excursion sur l’eau, prenez le temps de consulter le site web du parc que vous visiterez pour connaître les mesures à prendre. Ou encore mieux : passez un coup de fil pour poser des questions!

2- Planifier son itinéraire nautique

Planifier votre itinéraire et le valider avec le personnel une fois sur place est une bonne pratique à adopter. Vous pourrez ainsi modifier votre itinéraire si nécessaire afin de réduire les risques d’impact sur des espèces et des habitats sensibles.

Prenons l’exemple du dard de sable que l’on retrouve au Parc de la Rivière-des-Mille-Îles. C’est une espèce menacée principalement en raison de la perturbation de son habitat. Ce petit poisson fréquente les fonds sablonneux de la rivière. On favoriserait le rétablissement du dard de sable en évitant de faire des arrêts sur les rives afin de préserver leur état naturel. Il est facile de changer son parcours pour en tenir compte.

Il arrive également que de nouvelles restrictions ou interdictions d’accès aux berges et aux îles s’appliquent à des fins de conservation. Selon Conservation de la nature Canada, le plongeon huard n’est pas une espèce en péril, mais il a besoin d’espaces protégés pour nidifier et se nourrir. Une île pourrait donc être interdite d’accès parce qu’un couple de plongeons huards se reproduit sur son rivage. Il est donc important d’obtenir les informations les plus à jour auprès de l’organisme gestionnaire afin d’optimiser son itinéraire.

3- Respecter les propriétés privées

Lorsqu’on sort sur un plan d’eau, on n’a pas automatiquement le droit d’accéder aux berges et aux îles que l’on croise sur son passage. En effet, des îles, les rives et les terres peuvent être des propriétés privées. Avant de partir, assurez-vous de vérifier où vous pourrez faire escale en cours de route.

4- Accoster sans faire de dommages

Les organismes gestionnaires de plans d’eau installent avec soin des infrastructures dans les endroits les moins sensibles pour minimiser l’impact des visiteurs sur le milieu. Ces installations sont habituellement bien indiquées sur les cartes. « Les gens doivent les utiliser pour éviter de piétiner la flore ou de déranger la faune aux abords des rives », souligne Annie Morrisseau.

En l’absence d’un quai ou d’un ponton, on doit prendre soin d’accoster sur une berge dénudée ou sur une plage de sable ou de petites pierres.  

Près de 99% de la population canadienne de la carmantine d’Amérique est abritée par la rivière des Mille-Îles. Cette herbe en péril de même que le ravissant nénuphar ou d’autres plantes aquatiques ne doivent pas être arrachés afin de préserver la santé des écosystèmes aquatiques. Le passage des embarcations endommage les herbiers de plantes aquatiques. Toutefois, il est généralement facile de les contourner afin de préserver leur intégrité.

5- Utiliser les emplacements aménagés

Certaines îles sont aménagées de manière à ce que les visiteurs concentrent leurs activités sur des surfaces durables. Faites de terre battue, de sable ou encore de roche, ces surfaces résistent aux multiples passages et conservent leur aspect naturel. Les îles qui ne sont pas aménagées pour la randonnée pédestre, les pique-niques, le camping ou la baignade devraient accueillir des visiteurs qui maîtrisent l’art de se déplacer et de camper avec un impact minimal sur les sols et la végétation.

6- Se préparer à rapporter ses déchets humains

Au Parc de la Rivière-des-Mille-Îles, le règlement prévoit que les excréments humains doivent être rapportés dans un sac ou un contenant étanche qu’on a pris soin d’apporter de la maison. C’est la règle dans plusieurs lieux où les organismes gestionnaires veulent éviter que les pathogènes contenus dans les déchets humains contaminent les ressources en eau.

La technique du trou sanitaire peut être appropriée quand il est possible de s’éloigner de 60 m des berges et de creuser un trou de 15 cm de profondeur dans un sol riche en matière organique, comme le sol de couleur sombre qu’on retrouve en forêt. On ne creuse pas un trou sanitaire sur la plage ou dans le sable. En vous informant à l’avance auprès des organismes gestionnaires, vous pourrez prendre toutes les précautions nécessaires et … prévoir une truelle au besoin.

7- Veiller au bien-être de la faune

De manière générale, les animaux apparemment blessés ou malades ne doivent pas être manipulés par les humains. Il est plutôt conseillé d’aviser l’organisme gestionnaire de la présence de tout animal mort, blessé, malade, anormalement agressif ou en difficulté.  

Au Parc de la Rivière-des-Mille-Îles, les tortues font l’objet d’une attention toute particulière. En plus de la protection accordée à leurs nids, les tortues blessées sont soignées et réhabilitées avant d’être remises en liberté. Souvent, un hameçon est resté accroché à l’une ou l’autre des parties de leur corps. Les biologistes du parc se chargent eux-mêmes d’extraire ces hameçons. Si on trouve une tortue en mauvaise posture, il est recommandé de la saisir à deux mains par sa carapace et de la maintenir près du sol pour la transporter.

D’autres parcs pourraient vous offrir de participer à la réhabilitation d’une espèce sauvage ou de son habitat sur leur territoire. Ne prenez aucune initiative sans en avoir discuté avec l’organisme gestionnaire.

8- Limiter la propagation des espèces exotiques envahissantes

Des espèces exotiques envahissantes sont transportées par des embarcations ou des équipements nautiques n’ayant pas été nettoyés. Selon Éco-Nature, « les coûts liés aux dommages et à la lutte contre les espèces exotiques envahissantes dépassent 7,5 milliards de dollars annuellement au Canada. » Entre chaque sortie sur l’eau, il est important de laver et d’essuyer les embarcations, l’équipement et les chaussures pour en détacher entièrement les amas et résidus de plantes aquatiques, les boues et les organismes visibles à l’œil nu. Il faut aussi ramasser les restes d’appâts de pêche et de terre pour qu’ils n’entrent pas en contact avec l’eau ou le sol. Jetez le tout à la poubelle pour prévenir la réintroduction de ces espèces dans le milieu naturel.

9- Consulter les sept principes Sans trace

Les sept principes Sans trace proposent des pratiques et des techniques de réduction des impacts des activités en plein air. Une adaptation des sept principes Sans trace aux activités nautiques est aussi disponible auprès de Sans trace Canada.

À vous de goûter passionnément aux lacs et aux rivières du Québec!

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